Après la réussite de leur premier album Main Obsession en 2013, le trio parisien Wall of Death revient en force avec un nouvel opus nommé Loveland.

Déjà encensés par les Blacks Angels il y a quelques années, c’est cette fois-ci Hanni El Khatib qui a pris le groupe de rock psychédelique sous son aile pour les faire signer chez Innovative Leisure, à Los Angeles.

Puisant leurs inspirations dans les grands noms des scènes psyché anglaises ou américaines comme Pink Floyd, Soft Machine, 13th Floor Elevator … les frenchies sont très vite parvenus à trouver leur propre son, dans un univers abyssal, proposant des phrases instrumentales envoutantes et mélancoliques.

Pour ce deuxième opus, on attendait donc la confirmation du talent des jeunes musiciens, qui répondent en sortant de leur style garage pour amener leurs inspirations vers des sons plus pop.

Le résultat est édifiant, à l’image de la pochette, on découvre un album fort en couleurs, propulsant les sonorités de Wall of Death dans une nouvelle dimension, celle-ci même où on peut retrouver des groupes tels que Tame Impala ou encore Jonathan Wilson.

Cette évolution est commentée par le groupe lors d’une interview accordée aux Inrocks :

« Pendant quatre ans et demi on a tourné avec tous les groupes dark, on en a bouffé du dark quoi ! Tout le temps, tous les jours. On s’est dit qu’on
voulait s’émanciper de cette noirceur de leur musique psychédélique. Et puis les goûts de chacun ont évolué. Et les temps ont changé également, on vit dans une période beaucoup plus sombre. On préfère donc apporter quelque chose d’un peu plus lumineux. »

La voix de Gabriel Matringe survole les dix titres de Loveland avec grâce et nostalgie, à commencer par la première track éponyme, accompagnée par une instru millimétrée par Adam Ghoubali à la batterie et Brice Borredon, qui nous nous immerge très vite dans la bulle du groupe, Prix Deezer Adami 2016, au passage.

Une fois entrés dans ce monde coloré, difficile d’en sortir, on notera tout de même la grande claque prise à l’écoute de « Blow the Clouds »,  qui
apporte un grand soleil sur les questions de prospérité de l’œuvre de David Gilmour, par exemple. Justele temps de se remettre sur ces pieds qu’arrive la fin de l’album, clôturée à merveille par « Memory Pt. 1 & Pt. 2 », morceau d’une dizaine de minutes disposant d’une profondeur impressionnante, faisant absolument oublier qu’ils ne sont que trois.

En conclusion, même si cette sortie n’a pas fait fortement beaucoup de bruit, cela ne
saurait tarder, avec une très longue tournée tout juste terminée et une autre en préparation, Wall of Death part en conquête sur le terrain, prêcher la bonne musique. Bien que l’on puisse regretter l’éloignement de leur base plus sombre du premier album, cet opus ancre clairement le groupe dans la liste des successeurs du rock psychédélique des années 60.

Par Renaud Alouche