Une nouvelle année, un nouveau projet, ca pourrait presque être le slogan d’Erik Truffaz, trompettiste suisse aux facettes multiples.
Avec un projet électro Being Human Being avec Enki Bilal et Murcof, la création expérimentale Space is the Place avec Yvinek et son superbe album El Tiempo de la Revolucion, on peut aisément avancer que Truffaz est un musicien débordant d’inspirations et de créativité.Bien que ces derniers temps, le trompettiste bénéficiant d’un très fort soutien médiatique soit plutôt Ibrahim Maalouf, pour ces excellentes créations ces deux dernières années, il est indispensable de ne pas oublier le travail constant de son ainé suisse, ajoutant cette année son 19ème album à sa discographie, depuis 1993.

Le nom de ce dernier est Doni Doni, et se présente sous la forme d’un quartet assez simple, avec Marcelo Guiliani à la contrebasse, Benoit Corboz aux claviers et Athur Hnatek à la batterie.

Cet opus est rempli des sonorités groovy avec beaucoup de légèreté, proposant 13 titres (pour l’édition limitée) qui rendent un ensemble homogène, amenant l’auditeur sur un voyage mi-instrumental, ponctué de voix bien atypiques, a savoir celles de Rokia Traoré sur quatre chansons, et Oxmo Puccino pour « Le Complément du Verbe ».

 

Aucune révolution pour Erik Truffaz sur cette nouvelle sortie, on retrouve la touche très propre du trompettiste, laissant quelques phrases trainer dans des pistes idéalement équilibrées entre
la batterie et la contrebasse, autant sur les balades auditives comme « Djiki’n » avec une voix sublime, que sur les morceaux plus déterminés comme « Fat City » dans un registre jazz fusion, ou même « Pacheco », avec un rythme de basse qui vous restera en tête des journées entières.

Au final, Doni Doni est bel et bien au rendez-vous pour ouvrir cette nouvelle année, le quartet ne déçoit pas, et joue un jazz actuel, jonché d’inspirations du monde, ce qui crée un ensemble absolument bien huilé. Les notes bien choisies d’Erik Truffaz sont d’autant plus poignantes. L’album classique se termine avec le titre d’Oxmo Puccino, très fluide, même s’il manque un peu de punch à mon gout, une collaboration entre les deux amis qui aurait pu plus ressembler à « l’Enfant Seul ».Sinon, et bien Doni Doni est sorti le 15 janvier, est dispo un peu partout, surtout sur les sites en hi-res, et je vous laisse avec le morceau « Doni Doni (Part 2) » en live