L’icône légendaire du groupe Pink Floyd est de retour sur les rails, après sept années d’absence sur le devant de la scène, David Gilmour sort aujourd’hui son nouvel album, Rattle That Lock.

En dehors du titre éponyme largement inspiré du jingle de la sncf, neuf autres chansons sont à découvrir, mettant en collaboration des artistes tels que le regretté Richard Wright, Graham Nash, David Crosby ou encore Phil Manzanera.
La dernière production de Gilmour remonte à 2008 avec son Live in Gdańsk, niveau album studio, le dernier était en 2006, avec la réussite de On a Island. Difficile donc de ne pas avoir des attentes élevées pour ce nouvel opus, étant de surcroit possiblement le dernier.
Dès les premières secondes, le doux mélange entre les notes volatiles du synthé et le son appuyé de la Gibson LesPaul nous ramène dans une zone de confort, c’est bien le même David qu’il y à 9 ans, sur « Castellorizon » par exemple.

 

 

S’en suit le fameux tube à grande vitesse, ouvrant les portes de l’album avec fracas et rythme, puis arrive un savant équilibre entre ballades blues et morceaux jazz, le tout parsemé de mélodies légères au piano, d’un soutien des choristes de légende et évidemment du son unique du doigté de Gilmour, survolant l’album avec une aisance sans faille.

On pourra simplement reprocher à cet album son manque de punch, pour ceux qui s’attendaient à neuf chansons identiques à la première.
Après avoir vendu presque cinq-cents millions d’albums, le guitariste aux mains d’or insiste bien en indiquant « Aujourd’hui, je ne me sens plus lié à Pink Floyd (…) à 69 ans, j’ai la chance d’avoir eu la carrière que j’ai eue, alors aujourd’hui, je ne me pose plus de questions. ».
Pour ce qui est du retour sur scène tant attendu du septuagénaire, pas de mauvaises surprises, son concert au Théâtre Antique d’Orange, devant plus de 8000 disciples envoutés,
s’est rapidement transformé en un show unique. Avec une section rythmique d’une précision chirurgicale, le groupe à su jongler avec ingéniosité entre nouveautés, morceaux légendaires des Floyd ou encore chansons des anciens albums de Gilmour.
On retrouvait avec plaisir Phil Manzanera à la guitare pour assurer la rythmique et quelques solos, comme sur « On a Island », de son côté, la section de choristes à su apporter la puissance nécessaire, même sur des morceaux comme « Shine on you Crazy Diamond », enfin, les quelques solos de saxophones étaient techniquement bien assurés, manquant cependant d’un peu de
folie et d’attaque.
Le tout était merveilleusement bien accompagné par un jeu d’éclairage complet, ajoutant une ambiance forte au show, proposant un « Run Like Hell » plus puissant encore que dans The Wall.
En conclusion, le retour de David Gilmour s’est effectué sur deux plans, d’un côté un album ponctué par son univers personnel, avec des textes magnifiques (souvent écrits par sa femme,
Polly Samson), bien que sans révolutions particulières par rapport aux précédents opus.
De l’autre côté, une tournée avec des lives de 2h, retraçant l’histoire du guitariste sur ces 47 dernières années, où ce dernier a souvent côtoyé les divinités dans sa création musicale.